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Bilaly DICKO

Carnet de voyage: entre deux wagons, il s'est passé...

8 Mai 2014 , Rédigé par Bilaly DICKO Publié dans #Carnet de voyage

Carnet de voyage: entre deux wagons, il s'est passé...

« Il ne suffit pas d’observer et de décrire le monde, mais il faut le transformer par l’activité humaine », Massa Makan DIABATE.

Au moment où j’écris cet article, je suis dans le train pour une tournée au Nord du Maroc dans l’optique de rencontrer les africains qui s’y trouvent. Je vais à la rencontre des africains m’entretenir avec eux sur les sujets qui les préoccupent au quotidien et débattre de la vision de l’Afrique de demain.

Je m’en vais donner ma cinquième conférence de l’année singulièrement axée sur les questions de leadership, la citoyenneté active et l’entrepreneuriat des jeunes. Ces conférences que je donne sont une occasion unique pour moi d’approcher de plus près les africains, discuter avec eux et savoir davantage ce qu’ils attendent des politiques mais également leur propre vision de l’Afrique du millénaire assortie de leur implication. Cela est important et il faut en débattre avec eux. A chaque reprise, je m’entretiens avec eux, je recueille leurs inquiétudes et c’est à la base de cela que je formule très généralement les thèmes de mes conférences.

Alors pourquoi ces conférences et débats ? Parce que je crois fermement à la participation citoyenne comme mode de consolidation de la démocratie. Aujourd’hui, nous assistons à un échec sans précédent de la représentation politique. Les députés n’en font qu’à « leurs poches », oh pardon à leurs têtes ; le fait majoritaire prime sur les préoccupations sociales ; l’exécutif est tenu de la solidarité gouvernementale, quid du panier de la ménagère. Bref, les politiques ne sont pas intègres, les discours sont très beaux durant les campagnes mais les actes n’accompagnent pas la parole pendant le mandat. Nous faisons face à une crise sans précédent du politique (entendez par là, l’homme politique). Lorsque ceux que nous élisons pour résoudre nos problèmes une fois au pouvoir ne le font pas, comment doit-on agir ? Restés les bras croisés en attendant fatalement que les choses améliorent ? Ou faire des manifestations qui très souvent n’aboutissent pas à grand-chose ? Moi, je crois qu’il est urgent de réfléchir à un nouveau mode de gestion de la société axé sur la participation citoyenne.

Alors comment va se faire cette participation ? Je rappelle que cela peut faire l’objet d’un livre, des milliers de pages. Mais, je vais le résumer en deux aspects : la citoyenneté active et l’entrepreneuriat. Alors que pour plusieurs, il faut faire la politique pour changer le monde, moi je crois plutôt qu’il n’est pas nécessaire de faire la politique pour changer le monde. Je vous explique pourquoi !

Suivez mon schéma. Pendant les campagnes, rares sont les politiques qui peuvent financer totalement leurs budgets de campagne. En France, pendant les élections de 2012, la somme des fonds alloués à la campagne de Sarkozy s’élevait à 22 millions d’euros. En 2013 au Mali, Soumaila Cissé aurait mis plus de 2 milliards de FCFA dans sa campagne de l’élection. Alors, il est clair que ces fonds ne proviennent pas tous de la caisse du Parti. Il y a parfois des contributions des sympathisants, des donneurs, des cadres du Parti, le candidat lui-même finance de ses propres fonds sa campagne et enfin il y a les bailleurs de fonds, les investisseurs. Et c’est là que réside la pomme de discorde. Ces derniers (Bailleurs de fonds et investisseurs) ne contribuent pas sans attendre quelque chose en retour. Très souvent ils conditionnent leurs aides à des manœuvres politiques comme la baisse des taxes, des TVA, des impôts, mais aussi parfois ils exigent au candidat une fois de leur accorder le monopole du marché au détriment des autres commerçants. Alors pourquoi le monopole ? Très simplement, cela leur permettrait de fixer les prix qui leur convient. Et cela aboutira à quoi ? A l’inflation. Le politique une fois au pouvoir ne pourra pas refuser les conditions contractées avec les bailleurs de fonds puisque ce sont eux qui l’ont aidé à faire son fauteuil présidentiel. Et même lorsque la crise économique sévit, ce sont eux qui investissent, endette l’Etat pour amoindrir le gouffre financier. Je dis tout cela, pour arriver à une simple conclusion : les politiques (hommes politiques ou les politiciens si vous voulez) n’ont pas les mains libres. Ce ne sont pas eux décident, ce sont les financiers, les investisseurs qui sont les décideurs. Les politiques ne sont que des pions que les bailleurs de fonds font bouger à leurs guises.

Comme je vous l’avais dit au début, je suis dans le train en direction de Kénitra. Je dois arriver à destination dans moins d’une heure maintenant. Mais là, je perds un peu mon inspiration parce que je suis dans un wagon avec deux filles marocaines. Une brune aux yeux marron, et l’autre, Oh, je le garde pour moi. Elles ont la taille fine et la mensuration avec un regard assez séducteur. Elles jouent de la musique et ricanent depuis qu’on s’est dit « Bonjour ». Je me demande bien de quoi est ce qu’elles parlent puisqu’elles s’expriment en arabe. Je n’y comprends rien. Elles ont tenté deux fois de me parler mais je ne leur ai pas montré que j’étais intéressé. De quoi peuvent-elles bien se raconter depuis des heures déjà ? Leurs sourires incessants et l’air fredonnant sont assez significatifs. Je sais que vous voulez que je raconte davantage l’issue de cette rencontre. Mais je vous promets d’y consacrer un article entier.

Revenons maintenant à notre sujet. Je disais que les politiques ne sont que des pions que les bailleurs de fonds font bouger à leurs guises. Il suffit pour s’en convaincre de vous demander à propos des promesses faîtes par vos élus dans vos localités. Dès que vous aurez trouvé la réponse à cette question vous saurez que ce ne sont pas les politiques qui décident mais d’autres structures bien plus puissantes et costaudes financièrement. Ce qui m’amène à vous demander cela : souhaiteriez-vous être des pions ou des vrais décideurs ?

Moi, je vous propose d’être décideurs. Enfin, tout dépend de votre vision de l’avenir et de ce que vous voulez faire de votre vie. Mais je vous conseille tout de même de choisir d’être des décideurs en leurs qualités pleines et entières.

Alors je mets en garde ceux qui veulent être des décideurs rien que pour leurs propres intérêts. Quand, je parle de décideurs, je veux parler de ceux qui participent au développement de la société indépendamment des structures de l’Etat en mettant en œuvre des initiatives créatrices de richesse et créatrices d’emplois. Je veux parler de l’entrepreneuriat. D’où le premier volet. Et en deuxième lieu, faire participer les citoyens aux débats de société en leur offrant une plateforme appropriée de participation, et enfin ne pas tout attendre de l’Etat pour agir. C’est cela que j’appelle la citoyenneté active.

Ce sont ces deux visions qui constituent aujourd’hui mon cheval de bataille. J’organise des conférences, des ateliers et des programmes de formation dans ce sens pour impliquer les jeunes dans le développement de la société. Dans un prochain article, j’entrerai dans les détails pour vous expliquer très longuement ces deux visions.

Là, je suis presque arrivé à destination et je me sens très épuisé. Dans quelques heures, je m’adresserai aux maliens de Kénitra (situé à 15 km de Rabat, Maroc) sur justement ces deux visions que l’Union pour la Prise de Conscience défend très solidement. Le lendemain, je donnerai également une conférence à Mesknès en présence de tous les subsahariens (Union Africaine en miniature) sur le Leadership et les moyens d’implication des jeunes dans le développement de l’Afrique.

Enfin, je suis arrivé à Kénitra. Dans cette ville, il y a le Directeur de Projet de l’Union pour la Prise de Conscience (U.P.C), Souleymane Sylla. C’est un homme très intelligent pour qui j’ai une profonde admiration. Ce soir nous parlerons ensemble des nouveaux projets de l’U.P.C et du lancement de notre nouvelle plateforme Global Leaders Network. C’est un réseau des Leaders mondiaux qui participent activement à la promotion de la culture du débat et de l’entrepreneuriat. J’aurai l’occasion de vous en dire davantage au cours d’un article spécial.

Bonsoir, mon nom est Bilaly DICKO, Président fondateur de l’Union pour la Prise de Conscience (U.P.C) et CEO de Global Leaders Network.

Là, je viens d’arriver à destination. Je vous dis à très vite. Dîtes-moi en commentaire ce que vous pensez de cet article.

Ne soyez pas avare, partagez.

Bilaly DICKO

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