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Bilaly DICKO

LES MYSTERIEUSES AVENTURES DE DICK SENIOR (PART.2)

31 Juillet 2014 , Rédigé par Bilaly DICKO Publié dans #Nouvelles

LES MYSTERIEUSES AVENTURES DE DICK SENIOR (PART.2)

Cette histoire est imaginaire. Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne serait que fortuite.

Nous sommes en 2043 à Bamako au Mali. 30 ans auparavant le pays était au bord du gouffre car ayant connu une véritable crise qui aurait pu diviser le territoire entre le Nord et le sud. Selon ce que mon père m’a raconté, certains groupes s’étaient insurgés contre le sud mettant en avant des revendications qui s’articulaient autour de la décentralisation avancée qui était pour eux : le développement des Régions du Nord, mais mon père m’a également déclaré que ces groupes étaient allés jusqu’à prendre les armes contre l’armée libre du pays. Raison avancée, ils voulaient l’autonomie du nord. Mais en fait, ils ne savaient pas complètement ce qu’ils voulaient car au moment où certains réclamaient l’autonomie, d’autres demandaient la consécration d’un État fédéral. Il y eut selon les dires de mon père, plus de 200 000 réfugiés maliens car ils n’étaient plus en sécurité et l’armée libre du pays avait montré son incapacité à protéger tous les citoyens. Ce qui a conduit à l’appel à un soutien d’un pays fort de l’époque qu’était la France. Grâce à ce soutien, l’avancée des troupes rebelles aura été limitée in extremis.

Ne voulant pas trop savoir le contenu de la situation que je trouvais humiliante, je lui demandai alors l’issue. Il me raconta que le Mali a finalement pu trouver une solution à la crise. Parmi les groupes rebelles, il y avait un qui était le plus entendu de tous. C’était le Mouvement Laïc pour la Libération du Nord (MLLN). A l’époque, mon grand-père était le chef de la diplomatie malienne et c’est lui qui a pu trouver la potion magique faisant taire tous les rebelles. Il me le raconta en ces termes. Oh, que j’adule cet homme qu’il fut !

« Le MLLN, avec à sa tête Omar ben Omar, était le plus écouté des groupes qui avaient pris les armes contre le Mali. Car ils ont été très stratégiques dans le choix de leurs mots, dans l’approche des revendications et des invectives à l’endroit de Bamako. A l’opposé de tous les autres groupes armés, ils se sont proclamés laïcs c’est-à-dire qu’ils acceptaient la cohabitation de toute confession religieuse tout en critiquant par ricochet les décisions et actions du pouvoir central. Ce qui séduisit la communauté internationale jusqu’à vouloir soumettre le projet d’indépendance du Nord au Conseil de Sécurité. Mais c’était sans compter sur ce que j’allais faire précisément juste après avoir appris la nouvelle.

Très vite, je contactai mon homme de main, David Junior. Il fallait trouver une solution à cela. Nous avons mis en place une équipe.

Janvier 2015, nous sommes à Bamako, à 15 km du Palais de Koulouba. Omar Ben Omar vient tout juste de sortir de chez lui se dirigeant vers un petit hôtel situé sur la colline. Il ne devait pas être vu craignant que ses intentions ne soient mal interprétées. Arrivée à son Hôtel, il fut surpris de voir qu’il n’y avait qu’une quinzaine de personnes. Cet hôtel était réputé recevoir les envoyés spéciaux du corps diplomatique, des Nations Unies et de l’Union Européenne. Et ce jour-là, il avait justement rendez-vous avec Jack, qui était à l’époque SG de l’ONU pour parler des conditions de déroulement de la session de discussion de l’indépendance du Nord. Lorsqu’il arriva, Jack était étrangement en retard ce jour-là. Arrivée à la porte, Omar Ben Omar a été accueilli par le Conseiller spécial de Jack qui était muni d’un document de plus de 300 pages dans lequel figuraient toutes les conditions de l’indépendance du Nord, l’établissement d’une nouvelle constitution, la répartition des régions et leurs dénominations, les conditions d’exploitation des richesses puisqu’en réalité cette région est un véritable scandale géologique comportant du pétrole, du phosphate, du diamant, du fer, du cuivre….

« Bonjour Omar, désolé de vous avoir fait attendre, le Secrétaire Général ne devrait plus tarder. », Dit Nick, le Conseiller spécial de jack.

Mais en fait, Jack avait annulé sa venue par peur de n’être fiché par les services secrets ou être aperçu par celui qui était censé être la figure de proue de la partition du Mali en deux. Mais dans la salle de conférence, il y avait une quinzaine de diplomates chevronnés venus des pays membres du Conseil de Sécurité et de l’Union Européenne.

« Salam Nick, Je suis impatient de rencontrer Jack et d’aborder enfin les différentes modalités de notre indépendance », lança-t-il avec un large sourire sur un ton typiquement arabe.

Omar Ben Omar était un homme très charismatique, du haut de ses 1m90, il était toujours jovial, prenant toujours le dessus sur les personnes qu’il côtoie.

Lorsqu’il entra à l’hôtel accompagné de Nick et d’autres envoyés spéciaux de l’Union Européenne, une hôtesse les dirigea vers la salle secrète des conférences qui devait réunir une vingtaine d’officiels étrangers.

A la surprise de tous, plusieurs médias officiels à l’instar de Mali News, Citoyenneté TV, FULL info, RTM et bien d’autres encore ont envoyé leurs reporteurs sur place afin d’obtenir les premières images de celui qui deviendra bientôt le Président de la nouvelle République du Nord. L’entrée de l’Hôtel était truffée de journalistes qui voulaient en savoir davantage sur cette rencontre qui ne dit pas son nom. Soudain, Omar décida de sortir prendre un document qu’il a oublié dans sa voiture. Il s’arrêta, hésita, une seconde, puis continue son chemin. Mais il était loin de se douter de ce qu’il allait trouver dans le jardin de l’Hôtel. Aussitôt qu’il posa les pieds sur le perron, on aurait dit une foudre qui s’abat sur lui, les photographes tiraient les clichés partout au point qu’il n’arrivait même plus à voir clairement. Chaque journaliste avait un seul mot d’ordre : Obtenir l’exclusivité pour sa chaîne. Et les questions provenaient de partout. Certains journalistes avaient même commencé à l’appeler « M. le Président », « Son Excellence Omar Ben Omar » !

Soudain, le grand reporteur, Adama Diarra, du Journal TV le plus regardé s’approcha pour lui demander.

« M. Omar Ben Omar, pensez-vous que le Conseil de Sécurité de l’ONU validera votre demande d’indépendance ? ». Très vite, un calme de cimetière s’abat dans le jardin, plus personne ne parle. Tous les yeux sont désormais rivés vers Omar Ben Omar et la réponse qu’il va sortir de la bouche. Mais l’homme était à bout, il transpirait de partout comme s’il avait peur de quelque chose. Dès qu’il ouvrit la bouche, il n’a fallu que deux secondes pour qu’un vacarme royal frappe tout l’hôtel ! Non, ce n’est pas de la musique, on entendait des gens criées de partout appelant au secours, certains rampaient, d’autres couraient vers la porte de sortie pour se sauver. La vie de tous était en danger ! Mais que s’est-il passé ? Pendant que certains cherchaient à se sauver, des journalistes dotés d’un courage d’indien étaient encore là à filmer la scène mettant en jeu leur propre vie. Subitement, on entendit un second bruit digne des horreurs de la fin du monde ! C’’était la seconde bombe qui venait d’exploser et sur ce coup-là, il y eut des sangs partout, on ne reconnaissait plus l’hôtel, on aurait dit qu’un char passa par-là.

Très vite, Mali News retransmet les évènements en Direct de l’Hôtel, une équipe de journaliste fut envoyée sur place pour épauler Adama Diarra déjà blessé à la jambe. Les maliens étaient désormais devant leur chaîne de TV. Tout le monde suivait les évènements et soudain l’on aperçut Omar Ben Omar sortir de sa tanière sain et sauf.

« Omar Ben Omar est né coiffé » ! Pouvait-on entendre marteler aux alentours ! Car il n’y avait que 4 survivants, Omar Ben Omar, le réceptionniste miraculeusement sorti indemne, 2 journalistes dont Adama Diarra et son confrère Sory Kanté. Au total, il y eut 95 morts et 3 grièvement blessés. Tous les officiels de l’ONU et de l’Union Européenne sont morts sur le coup. C’était le bilan annoncé par CBS NEWS.

Très vite, Omar Ben Omar fut arrêté par les Services de Police. On l’amena dans une salle tellement sombre qu’il ne pouvait même pas observer ses propres mains. Transpirant jusqu’aux orteils, il aura subi la routine du supplice de l’interrogatoire. Quelques heures plus tard, CBS NEWS annonça son transfèrement à la Cour Pénale Internationale pour Trouble à l’ordre public et Homicide volontaire du corps diplomatique. C’est ainsi qu’on entendit plus parler du MLLN. Car comme le disait mon grand-père, quand vous voulez tuer un serpent, ce n’est pas la queue qu’il faudrait couper mais la tête.

Mon grand-père très heureux de ce dénouement attendu de l’affaire, lance un sourire complice et moqueur avant de s’éclipser.

Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, c’était cela la recette monstrueuse de mon grand-père digne d’un véritable animal politique.

Mais, ça c’était mon grand-père, l’homme qui avait la solution à tous les problèmes. Aujourd’hui, nous sommes en 2043 et dans deux mois, c’est l’élection présidentielle. Le combat de tous les temps, de tous les âges et de tous les patriotes. Dans le cycle de la vie, il y a deux types de personnes, ceux qui subissent les évènements et ceux qui font les évènements. Attendez voir lequel je suis.

A suivre...Partie III

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